par Christophe Rizoud,
le 05 Mars 2013
La triste nouvelle circule sur Twitter sans que l'information ne soit encore reprise sur le Web. Georges Liccioni est décédé hier, lundi 4 mars.
L'Opéra de Marseille avait rendu hommage en décembre 2011 à ce ténor, originaire de Corse, connu aujourd'hui pour avoir enregistré le rôle de Piquillo aux côtés de La Périchole de Jane Rhodes. Mais pas seulement, un extrait du Roi d'Ys sur You Tube donne à entendre ce chant dont la diction française devrait servir d'exemple à tous les artistes lyriques aujourd'hui. Elle valut à Georges Liccioni le surnom de « successeur de Thill » tandis que la légèreté de la voix et l'art de la demi-teinte évoquent un autre ténor fameux : Alain Vanzo. Acclamé en France et à l'étranger, Liccioni interpréta plus de trois cent fois Des Grieux mais aussi Sigurd et Otello, ce qui parait difficile à concevoir quand on découvre ce Mylio dont nous parlions précédemment, mais beaucoup plus vraisemblable à l'écoute, toujours sur You Tube, du duo entre Don Carlos et Posa aux côtés d'un Matteo Manuguerra tout aussi héroïque et bien-disant. Tel Verlaine alors, on se souvient des jours anciens, et on pleure.
Christophe Rizoud
Lien vers la source : https://www.forumopera.com/breve/deces-de-georges-liccioni
Philippe Rocquet, docteur en chirurgie dentaire aujourd’hui retraité, personnalité angevine bien connue, fut et reste encore, le président de très nombreuses associations angevines, autant professionnelles que culturelles.
Aujourd’hui Président d’Honneur de notre association pour le Concours de Chant International Georges Liccioni, il fut dès 1976, Président des « Amis de l’Art Lyrique d’Angers ».
À 88 ans, un an après son fils, le rideau est tombé définitivement sur sa fabuleuse carrière le 6 septembre 2020 à Saint-Maurice-la-Fougereuse dans les Deux-
Nul besoin de revenir sur celle-ci, d'autres bien autorisés s'en chargeront et c'est bien ainsi. Ce qu'il m'apparaît utile de souligner aujourd'hui c'est son profond attachement à sa petite terre de Martinique où elle était toujours accueillie comme une Reine, là où elle ne pouvait plus se rendre, hélas, depuis plusieurs années.
Ce qu'il m'apparaît utile de rappeler aujourd'hui c'est son vrai engagement de femme noire, qu'elle a toujours revendiqué et manifesté avec fermeté, parfois avec indocilité, dans un milieu artistique difficile où "l'homme blanc" règne encore en Maître...
Renée Doria… Ce nom seul résonne déjà comme une légende dans le paysage de l’art lyrique français !
Rien ne semblait prédisposer au départ, ce «petit bout de bonne femme», née à Perpignan le 13 Février 1921, à une telle gloire ni à une telle longévité… C’est que sa carrière de cantatrice est un modèle d’intelligence, de technique et de sagesse. Pas de communication tapageuse, pas de scandale amoureux, pas de voyages excessifs, tout au long de ses 40 ans de carrière et de ses 76 premiers rôles tenus en scène. On ne peut résumer la vie artistique de Renée Doria, si pleine et si riche, d’autres s’en chargeront bien mieux. Pourtant qu’il me soit permis, au moment où notre association aborde la dernière ligne droite de la préparation du Concours International de Chant - qui devrait avoir lieu du 5 au 10 Juillet prochain en Anjou- d’évoquer un souvenir très personnel de Renée Doria.
Notre association aime récolter les observations des professionnels de l’art lyrique sur cette cible fondamentale.
En voici quelques-unes :
« Si ce répertoire français est souvent -peut-être- mal défendu, c’est parce que les interprètes ne prennent pas vraiment le temps de le travailler ; parce que c’est une langue difficile à parler. Pour moi c’est une langue facile à chanter, parce que c’est la mienne, mais je crois que cela vaut vraiment la peine de travailler fort et même moi, en tant que francophone, sur la prononciation. Par exemple, j’ai toujours dit que les « R » roulés donnaient quelque chose d’artificiel à ma voix, un accent bizarre que je n’aimais pas, mais ici à l’Opéra de Paris, j’ai mis de l’eau dans mon vin, en trouvant un équilibre et, tout en restant intelligible, cherché à m’inscrire davantage dans la grande « tradition opératique ». Cela m’a demandé beaucoup de flexibilité mentale pour retravailler ainsi mes rôles français. »
Forum Opéra en mars 2020, interview de Benjamin Bernheim, Artiste lyrique.