Lien source : https://www.youtube.com/watch?v=WiBJ7xVsCAg

Retrouvez les extraits diponibles sur youtube ici : https://www.youtube.com/results?search_query=george+liccioni

Biographie

Télécharger la biographie en PDF en cliquant ici

Georges LICCIONI (1932-2013)
Magnifique ténor d’origine corse, né à Marseille en février 1932, il fera ses débuts dans l’Opéra de sa ville natale après avoir remporté le concours des « Voix d’or » de 1957. C’est tout naturellement ensuite qu’il entrera dans la troupe de l’Opéra de Paris dès 1961, rejoignant le fleuron du chant français à l’époque des Crespin, Chauvet, Bacquier, Mesplé ou Eda-Pierre !

 

qui est georges liccioniA ce moment, l’Opéra de Paris, c’est 110 chanteurs solistes, deux cadres de choeurs, deux orchestres, deux corps de ballet et environ 250 représentations par an, selon le principe de l’alternance des distributions. Il y restera plus de dix ans, chantant 31 premiers rôles de ténor, souvent en alternance avec Alain Vanzo, son rival et ami. Il sera remercié comme tant d’autres, à l’arrivée de Rolf Libermann en 1975 et entamera une carrière européenne dans les plus grands théâtres de France, Belgique, Suisse, Allemagne, Autiche, en Pologne et en Bulgarie, portant très haut notamment l’art du chant français. Il sera invité au Canada, aux Etats-Unis et même en Amérique du Sud. Il a joué plus de 60 rôles de premier ténor. 

A l’Opéra de Paris, il a incarné un touchant Edgardo dans Lucia di Lamermoor, auprès de l’inoubliable Christianne Eda-Pierre, un Mario vibrant dans La Tosca auprès de sa grande amie Christiane Castelli, Mylio dans Le Roi d’Ys ou le Chevalier de la Force dans Le Dialogue des Carmélites, dont il assura la grande reprise en 1972, dans la mise en scène de Raymond Rouleau et sous la direction de Georges Prêtre ; il sera Rinuccio dans Gianni Schicchi, Riccardo dans Le Bal Masqué auprès de la belle Suzanne Sarocca, Alfredo de La Traviatta ou le Duc de Rigoletto et bien sûr, un formidable Don Carlos auprès des basses vedettes Boris Christoff ou Nicolas Ghiaourov…ou bien encore Faust, Benvenutto Cellini…

A l’Opéra-Comique, il sera le grand Roméo de sa génération selon la critique unanime, émouvant Pinkerton dans Madame Butterfly ou déchirant Lensky dans Eugène Onéguine, bouillonnant Don José dans Carmen, Rodolphe dans La Bohème, Gérald dans Lakmé, Vincent dans Mireille, Hoffmann ou Des Grieux dans Manon (qu’il chanta plus de 300 fois) Turiddu et Canio dans Cavalleria et Pagliacci (qu’on jouait traditionnellement dans la même soirée et avec le même ténor !) un Werther à la plastique superbe et enfin Dick Johnson dans La Fille du Far West dont il assurera la création Salle Favart, sous la direction de George Sebastian.

Sur les scènes étrangères, il chantera le Prince Calaf de Turandot et le Des Grieux de la Manon Lescaut de Puccini à l’Opéra Royal de Liège. Il sera le partenaire de Gwineth Jones dans Madame Butterfly au Grand Théâtre de Genève, celui de Montserrat Caballe et José Van Dam à Marseille et en Italie dans la Lucrezia Borgia de Donizetti. Il se fera acclamer dans Manon à l’Opéra de Vienne, chantera à New York et à Boston la Louise de Gustave Charpentier et fera une tournée mémorable en Bulgarie et dans l’ex-Yougoslavie avec Carmen.

Il ne dédaignera pas l’opéra 2 plus contemporain, chantant l’Oedipus Rex de Stravinsky, Alwa dans la Lulu d’Alban Berg, Le Pauvre Matelot de Darius Milhaud, Fabrice dans La Chartreuse de Parme de son ami le compositeur Henri Sauguet, ou l’immense Guerre et Paix de Serge Prokofiev, à Londres, Lyon, Paris ou Marseille…Un de ses plus grands souvenirs sera le Requiem de Verdi au festival d’Aix en Provence en 1968 avec Teresa Stich-Randall et sous la direction du Maestro Alberto Erede…

Il terminera cette carrière bien remplie comme professeur à Angers où il s’était retiré, au Conservatoire de Région de Bordeaux et au petit conservatoire intercommunal de Chateaubriant…métier dans lequel sa générosité et son enthousiasme feront merveille auprès de ses élèves. C’est là que j’aurais la chance de le rencontrer en 1988, devenant son élève pendant près de cinq ans, puis son ami pour toujours…

Responsable de la Musique et de la danse à la D.R.A.C. de Nantes mais aussi responsable du Centre d’Art Polyphonique des Pays de la Loire, nous fonderons avec Georges l’Atelier lyrique Régional qui permettra à de jeunes élèves, comme à de moins jeunes, de se produire dans des spectacles de qualité, en récital ou dans des grandes scènes d’opéra avec orchestre, grâce à la complicité de Jenö Rehak, le Directeur du Conservatoire de Nantes et de son orchestre de jeunes pour Chateaubriant… plusieurs de ces élèves sont devenus aujourd’hui des professionnels du chant. Cette expérience saluée par le Ministère de la Culture et le Conseil Régional des Pays de la Loire, perdurera jusqu’en 1999.

C’est aussi pourquoi, lorsque l’heure de la retraite aura sonnée pour moi en 2008 et que, reprenant des activités bénévoles en Bretagne, notamment avec l’Association Scènes en perspective, Georges répondra à nouveau présent pour parrainer l’Atelier lyrique des Côtes d’Armor et sa première production de Didon et Enée à laquelle il assistera en octobre 2012. Hélas, il ne verra pas la production suivante d’Orphée aux Enfers, parti discrètement dans son sommeil et comme sur la pointe des pieds, en mars 2013. « L’Atelier lyrique 22 » porte désormais son nom…

Mais au-delà de cette mémoire, il m’est apparu légitime de perpétuer le souvenir de la grande carrière de Georges, par l’institution d’un concours international de chant, idée partagée et immédiatement soutenue par notre Président Baudoin Capelle et le Bureau de l’association constitutive tout comme le font aujourd’hui à Angers le Président Philippe Rocquet et la nouvelle Association pour le Concours International de Chant Georges Liccioni constitué de professionnels de la musique et du chant. Georges a toujours eu le souci des jeunes chanteurs, de leur réussite et de leur lancement dans la carrière. C’est une préoccupation que nous partagions profondément, conscients que les Conservatoires de France, malgré la qualité et souvent l’excellence des enseignements prodigués, ne pouvaient que très exceptionnellement donner aux élèves une expérience suffisante de la scène et les propulser dans ce que Georges appelait « le grand métier ». Je suis sûr qu’il est heureux, delà où il est, de notre initiative, comme me l’a confirmé bien souvent son fils Antoine.

Loig RUELLAN
Directeur du Concours International de Chant Georges Liccioni