philippe roquetguillemetPhilippe Rocquet, docteur en chirurgie dentaire aujourd’hui retraité, personnalité angevine bien connue, fut et reste encore, le président de très nombreuses associations angevines, autant professionnelles que culturelles.

Aujourd’hui Président d’Honneur de notre association pour le Concours de Chant International Georges Liccioni, il fut dès 1976, Président des « Amis de l’Art Lyrique d’Angers ».

 

Quels furent vos premiers souvenirs lyriques ?

Ma mère loua à l’année, pendant vingt ans, la loge 31 du premier balcon au Grand Théâtre d’Angers, et c’est ainsi qu’à quatre ans, juste au sortir de la seconde Guerre Mondiale, j’assistais à ma première opérette « Les Saltimbanques » de Louis Ganne (Opéra –comique en 3 actes, créé le 30 décembre 1899 au Théâtre de la Gaîté à Paris). Plus de vingt-cinq ans plus tard, la réécoutant par la troupe des amateurs de la RATP, j’en reconnaissais chaque air qui m’était resté gravé dans ma mémoire de petit enfant.

A six ans, c’est le « Faust » de Charles Gounod, avec une inoubliable distribution où brillait particulièrement Géori Boué dans Marguerite et Pierre Savignol dans Méphisto, qui forgeait à tout jamais ma passion pour l’Art Lyrique. Il faut préciser qu’alors, le Grand Théâtre d’Angers produisait chaque saison, sous la direction des époux Bacchi, et avec sa propre troupe, pas moins de 15 opérettes, et 12 opéras avec les artistes invités de la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux. Un peu plus tard, des tournées de troupes italiennes scelleront définitivement mon amour du bel canto et de l’opéra italien.

 

Parmi la fine fleur des chanteurs que vous avez reçu au sein de l’association des Amis de l’Art Lyrique d’Angers et distingué par le Sceau du Roi René, quel sont celles ou ceux qui vous ont parus illustrer le mieux le propos de notre concours : l’art du chant français ?

 

Le sceau du Roi RenéGabriel Bacquier (reçu en 1978), récemment disparu hélas, par sa faconde, Jean Borthayre (en 1982) pour la beauté de son timbre, sans oublier Robert Massard dont la noblesse naturelle en faisait un « Monsieur », malgré le trac qui lui retournait l’estomac avant chaque représentation. Henry Legay fascinait particulièrement ces dames dans la « Manon » de Jules Massenet ; Xavier Depraz subjuguait lui, par sa haute composition, avec son Basile dans « Le Barbier de Séville » alors toujours donné en français. Mais, c’est peut-être Georges Liccioni, qui outre l’ami fidèle qu’il demeura, fut par sa vaillance vocale, son élégance et son implication dramatique dans « Faust », « Roméo » ou « Mireille » de Gounod, en faisait à mon sens, l’égal d’un Nicolaï Gedda. Il est à noter que la Ville envoyait toujours un adjoint pour la remise de cette distinction, et je salue ici la mémoire de Gérard Pilet, si présent à nos côtés.

 

Et maintenant, avant de nous quitter, quels sont les compositeurs qui parmi les opéras français réunissent vos suffrages ?

Vous l’avez compris, Charles Gounod occupe une place très particulière dans mon cœur, et pour de multiples raisons bien personnelles, mais pour finir sur une note plus enjouée, sachez que la figure de Jacques Offenbach, de son drame fantastique aux folies les plus débridées, a toujours accompagné mes plus grandes joies lyriques !

 

Transcrit par Christophe FEL