Elle est devenue une mémoire vivante de cet art. Elle porte l’héritage des grands maîtres, une filiation qui lui a été donnée par Germaine Lubin avec laquelle elle a étudié. La noble et discrète mezzo, Nadine Denize, qui a toujours privilégié la musique à sa propre notoriété, nous livre ici tant une leçon d’humilité qu’un témoignage de sincérité et d’authenticité, n’ayant jamais oublié les mots du chef Wolfgang Sawallisch : « La voix est ce que l’on en fait ». En ce qui la concerne, la voix est aussi le reflet de ce que l’on est.
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Par Marion Mirande pendant les répétitions de Manon à l’Opéra Bastille, en mars 2020. Transcription Christophe Fel.
On reproche parfois au français d’être fade et sans relief. À écouter Benjamin Bernheim, nous ne pouvons qu’être convaincus du contraire. Interprète du Chevalier des Grieux dans Manon de Jules Massenet, il évoque la richesse musicale de ce rôle et de la langue qui le sert.
_ « J’ai le sentiment que Massenet ne s’est pas mis de limite aux capacités vocales du Chevalier Des Grieux, il a vraiment donné à ce rôle des possibilités assez infinies, que ce soit au tableau de Saint Sulpice (Acte 3) ou celui de l’Hôtel de Transylvanie (Acte 4), en opposition aux deux premiers actes qui sont assez intimes, lors notamment de la découverte et de la rencontre avec Manon. C’est extraordinaire ! »
Loig Ruellan, ami de Georges Liccioni et fondateur-directeur du CICGL de 2016 à 2021, rappelait que cet artiste en tant que pédagogue, tenait particulièrement à aider et soutenir les jeunes professionnels de l’Art lyrique.
En partageant avec eux son expérience du métier et de notre répertoire français, il insistait sur la conduite de la voix et de la ligne musicale par l’articulation de la langue. Il colorait cette voix en fonction du sens des mots, et des émotions des personnages. La bienveillance naturelle de Georges, lui permettait d’élever chacun de ses élèves vers une pratique toujours améliorée de leur art.
Poursuivant cet exemple, l’esprit de notre concours est de déceler et d’accompagner les talents nouveaux, de leur transmettre l’héritage et les règles de style et d’articulation de ce répertoire, dans lequel lui-même excellait. Nous apporterons à chaque étape de ce concours, un avis notifié et argumenté, transmis par le Jury aux candidats, avec la même bienveillance et précision qui caractérisait Georges Liccioni.
Lien source : https://www.youtube.com/watch?v=WiBJ7xVsCAg
Retrouvez les extraits diponibles sur youtube ici : https://www.youtube.com/results?search_query=george+liccioni
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Georges LICCIONI (1932-2013)
Magnifique ténor d’origine corse, né à Marseille en février 1932, il fera ses débuts dans l’Opéra de sa ville natale après avoir remporté le concours des « Voix d’or » de 1957. C’est tout naturellement ensuite qu’il entrera dans la troupe de l’Opéra de Paris dès 1961, rejoignant le fleuron du chant français à l’époque des Crespin, Chauvet, Bacquier, Mesplé ou Eda-Pierre !
Ce qu'on lui dit souvent à l'orée de sa carrière, mais que sa modestie naturelle réfutait avec le sourire…
De sang corse -la maison ancestrale est toujours là, à Canari où a lieu un grand concours international de chant-, il était né à Marseille le 10 février 1932, y fit ses études et devint comptable, mais sachant qu'il serait chanteur, depuis la manécanterie, où, alto (comme avant lui, Caruso et Gigli avec, comme eux, une mue tardive) il se produisit à neuf ans, à Chaillot avec les "Petits chanteurs à la croix de bois"- jusqu'à son engagement à l'Opéra de sa ville natale.
Non sans un parcours sinusoïdal, son premier professeur, impressionné par la largeur du médium de ce jeune homme trop mince, lui faisant travailler les barytons : ainsi, est-ce avec Valentin et Ourrias qu'il se présente à l'École d'application de l'Opéra de Marseille, où Pierre Mercadel le prend en mains et en moins de deux mois le fait débuter dans… Vincent, en février 1958 : rappelons seulement que Carlo Bergonzi chanta les barytons trois années durant pour, lui aussi, en deux mois, se métamorphoser en André Chénier !